Tu ne m’as même pas touché tellement
tes mots précisions n’ont que faire des balises
pour atteindre ma compréhension.

Ce que tu verbalises est une autorisation.

Tu me dis : « la révolte brûle en toi » et je ris
de ces bras qui repoussent et tu répètes :
« la révolte brûle en toi » et mon visage se
fige.

Aucun bouclier seulement une tâche rouge
sur mes joues
qui révèlent et l’attache entre nous et le
définitif
qui retiennent.

Tu ne t’es même pas approché de moi pour
mimer le geste.

Tu m’as dit :
« le geste est en toi à toi de trouver le bon
geste tu connais le geste propre à ton corps
ton corps sait
fais-le ».

Tu n’as même pas eu à rectifier ma posture.

J’ai inspiré
seulement inspiré
loin
et mon souffle a parcouru
et ma colonne
et le mouvement
et mon intention
et ma destination
en une seule et même
expiration.

Je t’ai rejoint.

Ce que je possède est un bout de bois.
Ce que je possède est une corde.
Ce que je possède est une flèche.
Ce que je possède est ma main.
Ce que je possède est ma respiration.
Ce que je possède est un corps qui sait.
Ce que je possède attise.
Ce que je possède parvient.
Ce que je possède lance un regard au loin.
Ce que je possède court vite très vite.
Ce que je possède est plus qu’une panthère.

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