C’est entre les arbres que tout se joue,
 c’est entre tes jambes que ça se joue.

Cache,
le viseur
cache.
Donne nous à manger.

Nous assistons à un rétrécissement.
Nous assistons à un rétrécissement.

Nous assistons, portons assistance, participons à l’opération de rétrécissement de ce qui fait de nous, de toi, humain, un homme, un être humain.

A ceux qui tentent de fuir,
aux personnes déplacées,
à toute personne en danger,
non assistance.

Nous laissons se faire
se mettre en place
s’ériger construire des murs
des murs comme des arbres
venant contenir l’inévitable mouvement.

C’est une forêt, c’est une frontière, c’est une impasse, c’est un mur.
C’est une frontière, c’est une impasse, c’est un mur.
C’est une impasse, c’est un mur.
C’est un mur.

Omniprésence de cette chose-là, c’est plus qu’un corps se jetant contre une paroi, c’est plus qu’un corps, tu entends, c’est plus que ça.

Et les os, le bruit que font des os se fracassant contre, c’est plus que ça, tu entends, c’est plus que ça.

Et l’autre / de l’autre côté pas de ton côté de l’autre / impalpable puisque le mur.
Impossible de tendre sa main / vers l’autre / impalpable puisque le mur.
Alors les doigts fracassées / à vouloir atteindre l’autre / impalpable puisque le mur.
Et son regard / ne pas le porter vers puisque le mur / puisque le mur / puisque le mur / puisque le mur.

Tu cours à travers bois après l’autre traversant une frontière qui est une forêt. C’est une chasse à l’homme et tu t’exécutes. Tu cours, tu cours, tu cours après l’autre tu, vises, atteins, restreint, éteint, l’espace autour un écrasement, contre le tronc d’un arbre être tenu en joue.

Entends-tu le bruit du corps qui s’écroule, entends-tu le souffle de celui qui s’éteint ? C’est plus que ça, tu entends, c’est plus que ça.

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